Description
Ce que la musique d’Alpha Lyra a maturée. Depuis 2005, soit la parution de Music for the Stars I, Christian Piednoir a entouré sa musique ambiante d’une opacité musicale autant lyrique que cosmique. Une ode aux étoiles, Music for the Stars II est teintée par des influences électroniques très américaines. Ceux qui aiment les douceurs morphiques de Kevin Brahemy, les arpèges limpides de Michael Stearns et les lourdes nappes hypnotiques de Steve Roach seront ravis par ce bel album d’une délicatesse onirique et d’une musicalité poétique. Dès les premières ondes réverbérantes de Cosmic Waves on se laisse bercer vers le cosmos d’Alpha Lyra. Des lignes de synthé ondoient avec une lourdeur métallique, étouffant les discrets arpèges qui tentent de percer cette dense opacité synthétisé. Lourd et lent Cosmic Waves défile avec une pesanteur astrale, guidant une sombre chorale cosmique vers un passage plus éthéré. Cette éclaircie musicale est truffée de longilignes couches de synthés qui s’enlacent dans un oblong ballet cosmique où de faibles pulsations dessinent avec peine une cadence qui n’arrivera pas à maturité, submergées qu’elles sont par les énormes strates morphiques. Quoique plus aéré Milky Way reste d’une noirceur et froideur cosmique. On y entend des étoiles sonores défiler parmi des pulsations qui avancent à tâtons dans une noirceur abyssale où chœurs et strates s’entrelacent dans le néant cosmique. From Myzar to Alcor donne les premiers signes d’une vie animée. De lourds accords séquencés défilent et ondulent en boucles sur les souffles d’un synthé hybride qui échappe des lignes sinueuses et des chœurs astraux. Tendrement le mouvement de From Myzar to Alcor s’anime de cette procession astrale où séquences et couches de synthés fusionnent dans un beau ballet cosmique. Sauf que les séquences se multiplient et s’épivardent nerveusement sur une structure musicale toujours flottante, créant une douce dualité qui s’atténuera dans un cosmos plus poétique que sombre. Un très beau titre, tout comme The Barnards Star qui est une superbe ode pour étoiles débutant par un lent mouvement où dansent des accords limpides. Des accords qui sautillent et voltigent dans une mer astrale truffée de strates et couches de synthé mélodieux. Un splendide morceau où la danse des accords nous rappellent tellement le merveilleux univers cosmique de Michael Stearns dans Chronos. Avec ses longs souffles cyniques qui traversent les murs de l’atonie sous de lourds et résonnants souffles d’un synthé cosmique, Departure to Sirius est intrigant. Des séquences en émergent en mi-parcours. Elles dansent et ondulent en spirales bouclées dans un monde de réverbérations froides et caustiques. Et plus Departure to Sirius progresse, plus les séquences prennent de la vigueur pour onduler dans une étrange valse cosmique où strates et chœurs modulent de sombres lignes sinueuses, avant d’y échapper leurs derniers souffles. La Superba est délicat. De loin le morceau le plus mélancolique sur Music for the Stars II avec ses tristes couches d’un synthé solitaire qui berce ses songes au fond des étoiles. Lent et suave on peut y entendre des arpèges cristallins traîner leurs soupirs. Ils tentent de former un mouvement, mais ils se perdent dans l’immensité mélancolique qui anime La Superba, un autre très beau titre qui nous amène au plus profond de nous-mêmes. Cygnus X clôture Music for the Stars II avec un mouvement séquentiel qui avance à pas de loup dans une lourde nébulosité synthétisée. Un titre dans la même lignée que From Myzar to Alcor et où les effluves de Steve Roach parfument cette étonnante procession astrale. Des accords séquencés avancent avec hésitation au-delà des stries cosmiques et des chœurs vaporeux. Elles tracent une rythmique incertaine dont les accords résonnants se perdent dans la profondeur des strates morphiques. Des strates et des chœurs abyssaux qui, ici et partout à travers Music for the Stars II, étouffent un rythme en constante permutation et qui progresse dans un superbe univers aux multiples sonorités électroniques. Un univers dominé par les strates et les chœurs d’un synthé aussi lourd qu’onirique. Que de plaisir à écouter ce dernier opus d’Alpha Lyra. Christian Piednoir étonne avec ses lourdes strates morphiques qui emprisonnent ses rythmes naissant et émergeant, ainsi que ses arpèges cristallins qui finissent par échapper à leurs emprises synthétisées pour mouler de belles mélodies cristallisées. Un bel album de musique ambiante, avec juste assez de rythme pour ne pas s’y ennuyer, tout en traversant les plaines cosmique des artistes aussi influents que Michael Stearns et Steve Roach. (vendredi 21 janvier 2011)
Sylvain Lupari – Guts of Darkness
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