Description
Ars Modularis est né un peu par accident. Mais il est des accidents qui ont au final une issue heureuse. Cet album en est pour moi un excellent exemple. Pourtant, au départ, ça partait mal. J’avais enregistré dix pistes de séquences très variées en vue d’un album en duo avec un autre musicien, peu importe qui, cela n’a désormais plus aucune importance. Comme vous le devinez, ce musicien m’a fait faux bond et je suis resté avec mes dix pistes sur les bras. Que faire ? En duo, je fournis la matière première, c’est à dire les séquences, et l’autre musicien en fait ses choux gras comme bon lui semble. Je vous renvoie par exemple vers les albums Vimanafesto et Catvaratempo, élaborés avec Bertrand Loreau, pour savoir ce que cela peut donner de cette manière. Mais jusque là je n’avais moi-même jamais transmuté ma propre matière première en un album digne de ce nom.
Alors j’ai tourné et retourné le problème dans ma tête pendant des semaines. Puis je me suis lancé. Pas facile d’aller chercher ici et là sur dix pistes les moments les plus exploitables, les plus saillants, sinon même les plus étranges. Encore moins simple de bâtir des morceaux bien contruits avec les bouts de pistes sélectionnés mais encore épars, avec un début, des développements et une fin. Mais le vrai défi était surtout de rendre intéressant des morceaux en l’absence de la moindre suite d’accords, de la moindre mélodie. Du séquenceur, rien que du séquenceur. Un concept se respecte, je m’y suis lié et je m’y suis tenu à la lettre.
Autant avouer quand même que j’ai bien conscience que le résultat, que je savoure en ce qui me concerne, en fera hurler plus d’un. Je parle de ceux qui ne côtoient pas habituellement les systèmes modulaires un tantinet massifs. Tout ceci va leur paraître impossible à écouter, ne serait-ce que quelques instants. Les autres savent que je n’ai fait qu’exploiter sans même forcer le trait les possibilites séquentielles et soniques virtuellement infinies d’un système modulaire Eurorack d’une taille encore modeste mais déjà respectable.
En créant Ars Modularis, je me suis inspiré de la physique quantique, du bouillonnement continuel de la matière à l’échelle des particules élémentaires, et du temps qui s’écoule dans un sens ou dans l’autre. Du coup, mes sons font la même chose, ils bouillonnent sans cesse et paraissent aller vers l’avant ou vers l’arrière ou font réellement ainsi.
Je me suis permis de reprendre le schéma quaternaire de Catvaratempo, sauf que les quatre morceaux n’ont pas la même durée. Alors, pour mettre une touche finale à Ars Modularis, j’ai ordonné les morceaux selon leur longueur, le plus court d’abord, le plus long à la fin. J’espère qu’ainsi les oreilles des auditeurs peu habitués au sonorités parfois rudes, je l’avoue, des systèmes modulaires réellement utilisés dans toutes leurs complexités se feront peu à peu à ce flot harmonique souvent impétueux.
Rassurez-vous, il y a aussi de nombreux passages relativement calmes dans Ars Modularis. Et même si les quatre morceaux ont été bâtis à partir d’un concept unique, ils sont en réalité très différents les uns des autres.
Tracklist
- Ars Modularis Number One 12′ 45
- Ars Modularis Number Two 14′ 45
- Ars Modularis Number Three 17′ 15
- Ars Modularis Number Four 21′ 15
Durée totale : 01:06:00
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