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A propos du concert Space Fish….

Il est près de 21 h quand le spectacle débute. C’est Alpha Lyra qui ouvre le bal. Nimbé dans une lumière rouge, il déploie sa musique doucement et une vidéo l’accompagne. Ce titre me dit quelque chose, mais je ne cherche pas plus avant son nom, je préfère laisser couler dans mes oreilles la musique de Christian qui est douce comme une caresse. Ce premier titre ainsi que le suivant dureront chacun une bonne dizaine de minutes, pourtant je ne vois pas passer le temps tellement je suis bien. Cette impression de plénitude se poursuivra pendant toute la durée du troisième morceau, et même si les lasers ont fait leur apparition, je n’en ai cure tellement je plane. Le titre s’achève, les gens applaudissent Alpha Lyra visiblement surpris de l’impact de sa musique sur le public. Il nous présente le titre suivant comme étant une interprétation très personnelle d’une gnossienne d’Érik Satie. Alors que je m’attendais à un solo typé piano, il n’en fut rien et la musique m’enveloppa à nouveau dans sa douce quiétude, tout au plus à un moment donné, je reconnus une gymnopédie. Tant mieux, car je préfère ces dernières aux gnossiennes ! La prestation d’Alpha Lyra s’achève, nous sommes debout, nous acclamons ce sympathique musicien pour son premier concert !

C’est maintenant Olivier Briand qui se place aux commandes de ses instruments. Et c’est parti pour un moment que je ne suis pas prêt d’oublier. Bertrand Loreau est venu s’asseoir à ma gauche. Nous nous concentrons sur les premières mesures produites par Olivier. Ça sonne tellement bien que Bertrand se lève et fait discrètement signe au musicien de monter le son pour nous envoûter à pleine puissance. Les sonorités prennent alors leur envol en emplissant la salle, la vidéo diffuse des images sur le fond et les jeux de lumière se font plus marqués que pendant la première partie, car le tempo est plus soutenu. Autant les séquences d’Alpha Lyra sont discrètes comme des fantômes telles celles produites par Edgar Froese dans ses albums solos, autant celles d’Olivier sont percutantes, enchevêtrées les unes dans les autres, c’est grisant comme un Chris Franke ou un Peter Baumann au meilleur de leur forme. De temps à autre d’ailleurs, il m’a semblé entendre quelques sons qui auraient pu être joués aussi bien par Klaus Schulze que Tangerine Dream. Les nappes ne sont pas en reste, « amples et puissantes » sont les qualificatifs qui me viennent à l’esprit en y repensant. Et les solos sont à mourir, bon sang, aucun autre musicien ne m’a fait un tel effet avec des solos jusqu’à ce jour. En plus, la musique électronique est vivante avec Olivier, sautillant et virevoltant d’un clavier à l’autre, sans temps mort, quelle santé ! Le public dodeline de la tête en rythme, les lasers dessinent des volutes rouges et vertes au travers du brouillard artificiel autant qu’ils parsèment le sol de milliers de lucioles à l’unisson de la musique. Nous aurons même le droit à une phase de musique bruitiste comme les Berlinois aimaient autrefois à nous en offrir en pâture à l’aide de leurs grosses machineries modulaires. Lorsque le concert se termine, le public conquis se lève pour applaudir à tue-tête et réclamer un rappel. Personne ne s’est rendu compte que nous avons vibré pendant une heure et demie sur la musique d’Olivier Briand

Ce soir en Bretagne, point de bagad, mais les spectacles très plaisants de deux musiciens français qui n’ont pas besoin d’étaler leurs vies privées dans des magazines people pour attirer le chaland. Bravo les artistes, vivement la sortie du DVD !

Yann Coulange

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